La triple peine du PV Calédonien

* Première peine, le PV:
Douleur vite digérée vu que le permis à points n'existe pas en Nouvelle Calédonie. S'il existait, les 3/4 de la population n'auraient plus de permis!

** Le timbre fiscal:
Une demi-journée à comprendre où trouver un timbre fiscal.
On vous envoie faire la queue dans un bureau de poste, l'OPT, qui n'en a plus.
On vous suggère les bureaux de tabac qui sont aussi en rupture.
Finalement vous décidez de remonter à la source:
les services de l'administration fiscale situés en centre-ville ... services éparpillés dans plusieurs coins de rues! Le premier bureau qui n'est pas le bon m'aiguille gentiment à "la Paierie" avec un fort accent local qui m'interpelle et me fait craindre un parcours initiatique dans une tribu isolée.
- "La Païri? Vous l'écrivez comment, la Païri ?"
En sortant à droite, au coin d'une rue, je m'engouffre dans l'entrée du Faré Fiscal et ma Gold se plie à la coutume en échange d'un magnifique timbre de 10 000F, soit 83,8€.
Épuisé, je décide de remettre au lendemain ma progression dans la jungle administrative kanak.

*** Le timbre postal:
Debout aux aurores, je poursuis mon aventure en retournant à l'OPT: à l'inverse de la métropole, la toute puissante OPT a fait le choix de distribuer au compte goutte dans les commerces locaux ces produits aussi anodins que sont l'enveloppe et le timbre.
J'avais bien essayé, la veille, de suivre un 4X4 de la gendarmerie jusqu'à sa caserne, pour simplifier la démarche. Peine perdue. Ce n'était pas la bonne caserne.
11h59. Ticket n°342.
Je prends place au milieu d'autres otages du monopole assez patients, je trouve, à part cette fille blanche et maigre qui vient nerveusement d'entrer et qui entreprend nerveusement de rouler  du tabac.
Un bip et un bel écran appelle le 330 au guichet 5.
Le guichet 2 vient de fermer, plus que deux guichets en activité.
A la dixième cigarette roulée de la nerveuse, j'entends et j'entrevois le 342.
Au guichet 3, je rentabilise mon attente par un stock d’enveloppes et de timbres conséquent comme ces vieux qui ont connu la guerre, avec le sucre, la farine et l'huile... on ne sait jamais.
Il est 12h23. Il pleut sur Nouméa.
J'espère que la Brigade motorisée a eu le temps de se mettre bien à l'abri dans sa caserne ...
On ne sait jamais.