J'ai la prodigieuse présomption de penser que ce jour de Mai aura été une réussite à la hauteur, cette fois-ci, de mes aspirations lyriques et dénuées de toute modestie. Cette réussite en dehors d'une organisation parfaite et quasi-professionnelle nécessita la conjonction heureuse d'une prévision météorologique pessimiste à l'origine mais qui s’avéra ensoleillée à l'arrivée et la confirmation que l'assemblée triée initialement sur le volet atteignait bien le degré d'excellence espéré. Ce fut le cas et nous vous en remercions.
Nous vous remercions d'avoir écourté ce long week-end de Pentecôte, d'avoir su faire le bon choix parmi toutes "vos priorités", d'avoir su vous décommander de l'apéro des voisins, du repas chez belle-maman, de la crémaillère chez les copains, d'avoir osé l'aventure dans le Sud Loire et remettre à plus tard un sempiternel week-end en Bretagne, d'avoir su trouver (pauvres fonctionnaires privilégiés que nous sommes, astreints au travail H24 et 7J/7) un remplaçant et éviter ainsi l'excuse facile "Non, moi, je travaille!".
Nous remercions aussi tout particulièrement les citadins qui ont mis en péril leur vie en bravant les dangers d'une campagne hostile et dangereuse à 30km de Nantes.
J'imagine un nouveau Koh Lanta, au concept inversé avec des non-aventuriers, du genre:
"... je ne viendrai pas ce soir à ton pot, j'ai une soirée avec ma copine qui ne veux pas aller dans la campagne. Comme c'est le début de notre histoire, j'obéis ..."
SMS reçu à 16h22, samedi 26 mai.
Je ne citerai pas son nom car j'ai un trop grand respect des idylles post-pucelles naissantes.
C'est mon SMS préféré, celui qui cumule toutes les qualités, celui qui résume l'amant nouveau, en devenir, celui qui a tout pour réussir dans sa vie affective, celui qui me console de ma défunte jeunesse, pourtant déjà laborieuse à l'époque.
Que tu n'écoutes pas ton père, c'est normal, Yves, mais moi, ta nouvelle référence, aurais-tu déjà oublié mon love-coaching, Yves ?
Ferme, vigoureux, fier mais pas trop, surtout jamais fleur bleue, un zeste viril comme la veste cuir "Brad Pitt"que je t'ai vendu, soit juste "vachette pleine fleur".
16h22! Et pourquoi pas 17h58!
Comme si tu attendais le tirage du Loto pour savoir faire quoi de ta vie!
Tu as pris des risques, Yves! Imagine qu'à 16h23, elle te pose un lapin, tu fais quoi ?
Tu confirmes ta venue à 17h56 en jonglant avec les touches de ton Nokia rose, les yeux noyés de larmes, au volant de ta twingo vert pomme filant sur des fonds champêtres vert printemps, espérant l'accident fatal qui donnera un sens débile à tes excès passionnels?
En espérant que ce désistement de dernière minute t'aura été propice à des joies coïtales pleines d'épanchements "à la copine, dans la ville", loin, très loin de "à la campagne", je te souhaite une existence généreuse dénuée de toute avarice émotionnelle.
Nous remercions aussi les non-invités de ne pas s'être invités.
Que dire des non-invités implorant une invitation à tout prix et qui, à la dernière minute (14h04), prétextent une impossibilité fallacieuse?
Juste pour le plaisir du refus? Se donner une sorte d'importance?
Allez, s'il te plaît, Matthieu, invite moi à ton mariage prévu en septembre 2013, s'il te plaît!
24000km, c'est rien, comparé à l'épée de Damoclès que tu vas t'imposer durant 16 mois!
16 mois de pression, 16 mois de Lune de Miel forcée où vous allez faire semblant de croire à vos rêves de Princesse et de Prince Charmant sous les aisselles, euh! Sous les Seychelles.
16 mois de fausse vie, celle qui servira à jamais de référence dans votre quête d'absolu, celle qui viendra égayer les murs de votre salon à travers des photos que vous montrerez fièrement à vos amis, témoins, malgré eux, d'une désunion annoncée.
16 mois, pour une génération comme la votre, habituée au zapping, à la vue très, très courte, sûre de la toute puissance de leur dernier iphone, osant parfois s'aventurer hors de toute couverture 3G, 16 mois, c'est toute une vie pour vous, c'est plusieurs générations de MacBook Air, c'est une multitude de quickies sur Meetic.
A toi, aussi, je te souhaite une existence qui te fera grandir et te conduira à un apaisement libéré enfin de tous tes complexes.
Je remercie tout particulièrement Charles et son arrogance capillaire, David et sa faconde rugbystique, Laurent et son sourire Hollywoodien, Patrick et son tout nouveau look lesbien, Roger mon ami Rastaman, la nouvelle peau toute noire de Catherine.
Je remercie enfin Lionel, qui m'a fait le plus beau des cadeaux au travers d'un excellent texte de son cru. Un texte qui reboostera à jamais mon moral durant mes phases de blues.
Merci, Lionel, tu as été grand sur ce coup, rares sont ceux qui osent, tu as su le faire par écrit, il te reste à passer l'oral. Tu devrais y arriver, te connaissant. D'ici deux, trois ans, tu seras prêt.
Lettres d'amour domaine des hommes, peu de femmes poétesses, bizarre! Peut-être un peu plus d'observation constructives et moins de critiques destructives?
Voilà! Si nous avons oublié quelqu'un, n'hésitez pas, un commentaire et je me ferai le plaisir de lui trouver un qualificatif approprié qui flattera ou pas son ego.
